Prosper Legault
PROSPER LEGAULT (il, *1994, France) récupère des enseignes lumineuses, des néons et du mobilier au cours de ses déambulations urbaines. Par assemblage de ces objets épars glanés, il crée des compositions sculpturales dans lesquelles s’entrechoquent, souvent avec humour, les lumières, les signes et les mots qui ponctuent les villes contemporaines en leur offrant un nouveau statut, une nouvelle façon d’être regardées. L’art de Prosper Legault retranscrit la globalisation et ses dérives ; la manière dont les capitales digèrent et mixent les choses et les cultures dont elles proviennent. Prosper Legault a été le cofondateur de l’espace culturel La Volonté 93, et est l’auteur de deux recueils de chansons en collaboration avec des musiciens, publiés sur le label RED LEBANESE. Lauréat de la bourse Adiaf émergence, il a participé à plusieurs expositions collectives et a bénéficié d’expositions personnelles en France et à l’international.
«Vivre dans la ville c’est comme vivre dans une bande dessinée», des successions vitesse grand V de séquences narratives qui brouillent le regard jusqu’à ce que le·la citadin·e·x, noyé·e·x par les images, devienne aveugle. Il y a néanmoins celleux qui continuent à fixer les signes avec une fascination presque infantile. C’est cela que l’artiste porte au regard : le décor urbain en mutation. Il faut aller vite, repérer la prochaine enseigne qui menace d’être remplacée. On pourrait qualifier la pratique de Prosper Legault de frénétique. Il déambule dans la rue comme un peintre chez Sennelier, retourne à l’atelier, assemble, soude, déconstruit, reconstruit, à la vitesse d’une grande ville. Il ne s’agit pourtant pas d’une esthétique du bricolage. Les œuvres prêtent à sourire, on se prend aux jeux de mots composés par l’assemblage d’enseignes, «rébus de rebut» comme dirait Prosper, puis on finit par admettre la qualité autonome et esthétique des pièces, toujours justes, et des finitions, souvent passées au marbre. La désinvolture d’un geste punk orchestré par la rigueur d’un soudeur. – Extrait d’un texte de Camille Gouget
«Vivre dans la ville c’est comme vivre dans une bande dessinée », des successions vitesse grand-V de séquences narratives qui brouillent le regard jusqu’à ce que le citadin, noyé par les images, devienne aveugle. – Camille Gouget